I’ll be buying cannabis later on 2day. Arrest me, you mothafuckaz !

Deux des derniers troufions anti-cannabis :

This is the first copy / paste sequence from MrWeekid’s late YouTube channel. Said sequence was added 09/13/11. nJoy !

Petite conversation “privée” avec Alain Bauer sur la LEGALISATION du cannabis…

La Sarkozie est-elle la France des néocons ? En d’autres termes, le nabot est-il à l’Hexagone ce que W. Bush était aux US ? Il y a des similitudes : tous deux revendiquent leur inculture, semblent complètement dépassés par ce que leur fonction suppose d’eux et apparaissent, en conséquence, instables et peu dignes de confiance. Politiquement, leur obsession sécuritaire, leur hantise de l’impôt et leur combat sans pitié en faveur des privilèges de classe les rapprochent encore davantage.

Si l’on considère donc un instant le parallèle fondé, il est nécessaire de s’interroger aussi, voire surtout, sur l’entourage des deux présidents. Dans cette perspective, Bush était l’idiot utile de l’entrepreneur véreux Cheney et d’une certaine droite fasciste, dont les inspirateurs du « Project for a New American Century » (parmi lesquels Wolfowitz et Rumsfeld) étaient quelques figures de proue.

La comparaison a ses limites, certes : en France, Cheney ne fait pas directement partie du gouvernement, même si les sociétés des Bolloré, Lagardère, Bouygues, Dassault et autres « potes du préso » gravitent autour du pouvoir comme autant de Halliburton, Black Water ou encore Fox News. Le fascisme est, quant à lui, très bien représenté au gouvernement par qui l’on sait…

Reste un élément du parallèle à explorer, du côté français : Mister Alain Bauer. Fourbe comme Karl Rove, disposant de pouvoirs informels comparables à ceux d’un national security advisor, le criminologue attitré du petit empereur de pacotille dispose d’une aura incommensurable, y compris au sein de l’opposition. Dès qu’il ouvre la bouche, l’ensemble de ses interlocuteurs l’écoutent religieusement.

Est-ce son expérience passée ès qualité de G.°.M .°. du Grand-Orient de France qui justifie la déférence dont chacun fait preuve à son égard ? Est-ce ce respect mêlé d’une peur sourde face à un individu forcément soupçonné de puissance (ce qui doit bien faire rire l’intéressé) qui explique que presque personne n’ose contredire l’ex- « Grand-Maître » ?

Quoi qu’il en soit, il serait salutaire, tant pour la démocratie des débats auxquels il prend part que pour la vérité des faits, que les propos d’Alain-la-Moustache soient démentis un peu plus souvent !  Bauer s’exprime toujours très doctement, à la manière de ces profs d’univ’ qui en jettent et dont on se dit qu’ils savent de quoi ils parlent. Mais, en creusant un peu le discours, on se rend compte que les raisonnements et arguments qu’il articule sont souvent aussi partisans, parfois aussi creux et insignifiants, quelquefois aussi mensongers que le dernier speech de représentant de commerce raté préparé pour « une sortie » de Sarkozy par un bouseux du département marketing de l’Elysée.

Ainsi du discours de Son Eminence en matière de drogues douces. Bauer, dans l’émission « Mots Croisés » du 22/11 : « […] Une libéralisation est parfaitement contradictoire avec le principe sur lequel on s’appuie pour ce qui est d’avoir des individus libres. Je rappelle que toutes les organisations travaillistes et sociale-démocrates dans le monde se sont mobilisées contre l’alcool et la dépendance pour permettre l’émancipation des individus […]. »

Dans cette même émission, le « spécialiste » de la lutte contre la criminalité à la sauce néoconne Sarkozy (Quel succès !) distille habilement et avec assurance d’autres éléments de propagande conservatrice. Répondons-y immédiatement…

–          Les Pays-Bas ont constaté l’échec de leur politique de libéralisation des drogues douces. Ils font à présent marche arrière.

INTOX : seule la droite néerlandaise – poussée dans le dos par le PVV du populiste Wilders – est favorable à un durcissement de la politique de tolérance (gedoogbeleid). Les travaillistes de Job Cohen et les Verts de GroenLinks optent, quant à eux, pour un encadrement étatique plus poussé (production dans le pays, vente, contrôle du niveau de THC,…), c’est-à-dire à un approfondissement de ladite politique, qui en corrigerait les effets néfastes et s’assurerait la mise hors jeu des mafias (1).

–          Le taux moyen de THC (tétrahydrocannabinol, ou principe actif de la résine de la plante, qui fait planer…) aujourd’hui mesuré est jusqu’à sept fois supérieur à celui mesuré en ’68.

INTOX : avant tout, où sont les études scientifiques réalisées en plein flower power ?… Ensuite, s’il est vrai qu’une hausse inquiétante de THC a été constatée à la fin des années nonante, le taux est aujourd’hui revenu à la normale, selon les enquêtes officielles menées par les autorités néerlandaises.

Dans la même émission, le nouveau secrétaire général de l’UMP – voilà encore l’un de ces partis de dinosaures où le primus inter pares est nommé par le chef, et non par les adhérents ! – a ajouté que, pour son parti, légaliser le cannabis était inconcevable car cela reviendrait immanquablement à envisager, dans quelques années, la même approche pour les drogues dures. Ce serait donc un signal de mollesse que l’Etat lancerait aux jeunes.

INTOX, à lire Bert Van der Vliet (2), président de la section du PvdA (3) de Harlemmermeer, une municipalité de 143.000 âmes, favorable à l’ouverture d’un troisième coffee shop dans sa ville :
 
There is great demand for soft drugs. It is much better to regulate and control the trade than have it go underground, in which case there is no way to prevent children from buying them. It would also be impossible to monitor quality. We would much rather impose restrictions to keep this under control.

Si on quitte un instant le terrain de la politique et de la propagande, sur lequel Alain Bauer a voulu situer ce débat, on se souviendra, en outre, qu’il y a plus de dix ans déjà, des études scientifiques rigoureuses telles que celles menées par feu le professeur Schwartzenberg – lequel  s’était déjà, à l’époque, prononcé en faveur de la légalisation des drogues douces – ont prouvé qu’un usage raisonné de cannabis était moins dangereux qu’une consommation similaire d’alcool et même de tabac.

Schwartzenberg et d’autres l’ont démontré : faire au cannabis le procès d’une dangerosité contre laquelle l’Etat se devrait de protéger ses citoyens est au mieux un non-sens, au pire une manipulation : le cannabis ne provoque aucune accoutumance physique !

Certes, le type de consommation de chacun entre en ligne de compte, mais n’est-ce pas le cas pour toutes les drogues ? N’y a-t-il pas lieu, de manière générale, de s’interroger, en cas d’abus manifeste (que peut traduire, par exemple, une agressivité anormale), sur les raisons sociales et personnelles (psychologiques, notamment) qui peuvent être à la base de cet abus ? Difficile, ce débat n’en est pas moins fondamental : en quoi la concurrence érigée en dogme, l’accroissement manifeste des inégalités et l’accélération factice du temps quotidien contribuent-ils au recours à des drogues ?

Inscrire la consommation de tels produits dans un débat social et sociétal plus large a également le mérite de poser, en termes culturels, l’acceptation ou le rejet de drogues diverses par des sociétés données : dans des pays pas si lointains des nôtres, l’alcool est totalement proscrit et le cannabis (voire des drogues plus dures) intégré dans les pratiques. Peut-on en conclure que nos pays louent Bacchus, mais vilipendent Bob Marley, en raison d’a priori culturels que les nouvelles générations ne partagent plus ?

Quant aux troubles à l’ordre public, la légalisation (plutôt que la dépénalisation) est précisément destinée à les prévenir. Les mêmes incompatibilités qui s’appliquent, aujourd’hui, à l’alcool (conduire un véhicule ou en proposer à des mineurs, par exemple) seraient de rigueur en ce qui concerne la marijeanne. Enfin, les échauffourées qui ont échauffé certaines banlieues françaises récemment étaient la conséquence directe du climat de peur (de quasi-terreur même) instillé, en cette matière comme en tant d’autres, par la “nouvelle droite décomplexée” menée par le nabot présidentiel, sur conseils de Bauer.

Comme un jésuite qui pourfend le vice et sacralise la vertu, ce dernier explique donc son refus de la légalisation (lire : du libertarisme) par le souci de maintenir des individus libres… Libres, vraiment ? « Emancipés » par le Xanax, sans doute ! En effet, Bauer ne peut ignorer que  la France figure parmi les pays les plus consommateurs de calmants et d’antidépresseurs. Ou s’emploierait-il, en réalité, à réactualiser la nauséabonde « utopie » d’une société totalement dénuée de drogue, une société PURE ?…

Ses expériences paraprofessionnelles passées devraient, en tout état de cause, inciter l’arrière-grand-oncle caché de Jack à privilégier les faits à la propagande et à la désinformation…

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(1) La politique actuelle est malsaine en ce qu’elle oblige les propiétaires de coffee shops à s’approvisionner nolens volens auprès de producteurs étrangers, dans la mesure où la production de cannabis est (jusqu’à présent) interdite aux Pays-Bas. Une mesure qui était initialement destinée à permettre de suivre le parcours du cannabis, en monitorant les fournisseurs auxquels s’adressent les vendeurs, est ainsi devenue une faille dans laquelle se sont engouffrées les mafias. C’est donc en cela qu’il est nécessaire de réformer la “politique de tolérance”, ce qui n’implique aucunement d’y mettre fin…

(2)    Cité par Radio Netherlands Worldwide (in “Wilders, drugs, green issues dominate Dutch local elections”, www.rnw.nl, 28/02/10)

(3)    Partij van de Arbeid = parti travailliste

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Cet article a été expurgé du nom “Thierry Lévy” le 16 janvier 2014.

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